Polyphénols de la Vigne et du Vin et Dégénérescence Maculaire liée à l’Âge
Porteur(s) : Université de Bourgogne
Responsable(s) scientifique(s) : Dominique Delmas
Coût total : 129 650 € HT (soutien FEDER : 71 150 €)
Financeur(s) : Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne ; FEDER
Présentation :
La dégénérescence maculaire liée à l’age est la 1ère cause de handicap visuel chez les personnes âgées de plus de 50 ans dans les pays développés. Le risque de survenue de la maladie augmente avec l’âge pour dépasser 25% de la population après 75 ans. Cette maladie est une atteinte de la macula, zone centrale de la rétine, permettant la vision fine ou centrale. Les traitements actuels des formes les plus sévères reposent essentiellement sur la photocoagulation et l’injection dans l’œil d’anti-VEGF afin d’inhiber la formation de néovaisseaux. Cependant, ces traitements semblent peu satisfaisants à long terme.
Par conséquent, la mise en place d’une stratégie de prévention est un enjeu de santé publique. Dans ce contexte, le Centre lnserm U1231, l’IUVV et les laboratoires THEA ont initié une recherche concernant l’évaluation de l’impact d’anti-oxydants issus de la vigne et du vin sur les principales voies de signalisation conduisant au développement de la DMLA. Ainsi, le projet P2VDMLA a pour objectifs de déterminer les effets potentiellement bénéfiques d’une consommation modérée en vin rouge dans le cadre de pathologies liées à l’âge telle que la DMLA et d’identifier des composés bioactifs capables de prévenir et/ou de contrer celle-ci.
Cette étude utilisera un vin rouge issu des procédures de vinification établies par le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), avec lequel sera réalisé un extrait sec enrichi en polyphénols. Ce projet novateur, utilisant des modèles de cellules rétiniennes indifférenciées mimant la pathologie de la DMLA et de cellules que les équipes de recherches sont capables de différencier en cellules rétiniennes mimant un phénotype normal, s’articule autour de 4 grandes questions :
- L’extrait sec de vin rouge (RWE : Red Wine Extract) présente-t-il un effet santé potentiel sur les cellules rétiniennes ?
- Le RWE permet-il de limiter la production de VEGF dans les cellules pathologiques et de prévenir sa production dans les cellules saines suite à des effets délétères ?
- Le RWE est-il capable de diminuer une inflammation chronique et de prévenir la progression de la DMLA ?
- L’extrait sec de vin rouge enrichi en polyphénol est-il capable de diminuer les voies de dommages à l’ADN induites par des pro-oxydants et ainsi diminuer la sécrétion de VEGF ?
Pour y répondre, P2VDMLA tentera de déterminer par analyse HPLC MS-MS les compositions quantitatives et qualitatives des composés polyphénoliques en fonction de pratiques de vinification différentes pour déterminer celles qui seront les plus appropriées. De plus, le Centre de Recherche lnserm U1231 ayant déjà démontré l’importance de la composition en polyphénols du vin rouge dans ses effets chimiopréventifs, cette étude permettra de définir si ces polyphénols du vin peuvent influer sur les mécanismes de développement de la DMLA. Parallèlement, le projet étudiera l’action des extraits secs de vin rouge sur des cellules saines de rétine afin d’évaluer leur innocuité ou au contraire de fournir des éléments de précaution. La dimension de prévention étant un élément important de ce projet de recherche, l’évaluation de ces extraits déterminera leur capacité à contrer l’action de substance potentiellement toxiques pour les cellules rétiniennes et donc les acteurs favorisant l’apparition d’une DMLA. Enfin, l’étude des mécanismes moléculaires et cellulaires régissant la survenue et la progression de la DMLA contribuera à une meilleure compréhension de la pathologie et à l’identification de nouvelles cibles potentielles afin d’établir des stratégies thérapeutiques adaptées.
Cette étude est soutenue par l’interprofession viti-vinicole bourguignonne. Elle sera conduite sur la période 2020 – 2023 dans le cadre d’un doctorat.