Compréhension et application
Porteur(s) : Université de Bourgogne
Responsable(s) scientifique(s) : Marielle Adrian (UMR Agroécologie)
Coût total 2014 : 18 000 €
Financeur(s) : Conseil Régional de Bourgogne ; ANR
Présentation
Le vignoble est soumis à des attaques par des microorganismes pathogènes face auxquels les pesticides constituent généralement le principal moyen de lutte. Toutefois, dans un contexte d’agriculture durable, on assiste à une demande sociétale et politique croissante de stratégies de protection plus respectueuses de l’environnement et permettant de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. L’UMR Agroécologie étudie les possibilités d’une induction de résistance (IR) aux maladies cryptogamiques par des éliciteurs, composés capables d’induire la réponse immunitaire des plantes. Le développement d’une telle stratégie implique d’identifier les molécules élicitrices les plus performantes et d’acquérir des connaissances sur les mécanismes sous-tendant la réponse de la plante.
Deux axes de recherche seront développés pour ce projet :
- Criblage d’éliciteurs et identification de récepteurs.
Les éliciteurs de type MAMPs (Microbe-Associated Molecular Patterns) sont des motifs microbiens très conservés capables de stimuler l’immunité innée chez les plantes. Leur reconnaissance implique des récepteurs PRR (Pattern Recognition Receptors) (Böller et Félix, 2009) tel que le récepteur FLS2 (reconnaissance bactérienne) que nous avons identifié chez la vigne (Tdrá et al., 2014). Ce projet, adossé au projet ANR « Plant-KBBE-PATRIC » (Resp. B. Poinssot), vise d’une part à identifier de nouveaux MAMPs à efficacité élevée contre les maladies de la vigne et, d’autre part, à identifier de nouveaux récepteurs PRR, en particulier ceux à la chitine et au chitosan.
- Etude des relations défenses / physiologie de la vigne.
La réponse immunitaire induite par les éliciteurs implique une reprogrammation massive du fonctionnement cellulaire et représente un coût énergétique que la plante assume grâce à son métabolisme primaire, parfois au détriment de sa croissance et de son rendement (Bolton, 2009). Il est donc essentiel de mesurer l’effet d’éliciteurs sur le développement de la vigne (phénotypage aérien et racinaire). De plus, nous avons montré que les feuilles ont des capacités différentes de résistance en fonction de leur âge (Steimetz et al., 2012) et que les réponses de baies herbacées à une infection par B. cinerea n’impliquent pas les mêmes voies de signalisation que celles des baies mûres (Résultats du projet ANR Safegrape). Ces résultats suggèrent que les organes pourraient présenter une capacité de défense différente (outre le caractère ontogénique) selon le fait qu’ils soient sources (producteurs et exportateurs de sucres) ou puits (importateurs de sucres), en lien avec leur disponibilité en sucres. En effet, il est de plus en plus largement admis que les sucres jouent un rôle dans l’immunité des plantes (Roitsch et al., 2003-2004, Rolland et al., 2006, Moghaddam and den Ende, 2012). D’ailleurs, nous avons mis en évidence une transition source puits dans les feuilles de vigne au cours de l’infection par l’agent du mildiou (Gamm et al., 2011). Ce projet vise à mettre en évidence le rôle des sucres dans les capacités de défense de la vigne.