Réduction des intrants chimiques de la vigne au vin par le biocontrôle et la bioprotection
Porteur(s) : Université de Bourgogne
Responsable(s) scientifique(s) : Hervé Alexandre (Researchgate)
Coût total : 166 500 € (soutien FEDER : 53 360 €)
Financeur(s) : Conseil Régional Bourgogne-Franche-Comté ; FEDER ; AEB ; Sofralab ; Biolaffort
Présentation :
BIOVI a pour but de proposer des alternatives aux intrants chimiques comme le biocontrôle au vignoble et la bioprotection en vin tout en respectant les critères de production et de qualité des produits.
Au vignoble, l’objectif est de comparer des itinéraires de protection en conventionnel et une stratégie intégrée en utilisant des SDP (stimulations des défenses) contre le mildiou, l’oïdium et la pourriture grise. Cette comparaison portera entre autres sur la qualité sanitaire (notations de fréquences et intensités d’attaque), l’efficacité des SDP à induire les défenses des baies (analyse de marqueurs de défenses) ; les caractéristiques organoleptiques des baies aux stades véraison et /ou maturité (degré potentiel, acidité, polyphénols totaux) et leur composition (analyses du protéome, métabolome par LC-MS et du volatilome par GC-MS), les caractéristiques physiques et biologiques (populations microbiennes) de surface des baies et enfin la compatibilité avec la bioprotection du vin. Les produits de biocontrôle comportent des SDP, substances ou microorganismes capables de d’induire une résistance des plantes aux pathogènes, via la stimulation de leurs défenses. L’efficacité des SDP a été largement démontrée au laboratoire mais reste variable au vignoble en fonction des millésimes. Leur utilisation reste donc aujourd’hui sécurisée par des fongicides de synthèse ou des spécialités à base de cuivre et de soufre, notamment en cas de forte pression parasitaire et dans les périodes de forte sensibilité de la vigne. Des expérimentations visant à éprouver l’efficacité de produits de biocontrôle sont régulièrement mises en place avec un objectif de contrôle d’efficacité (fréquence et intensité de la maladie) mais peu d’entre-elles étudient précisément leur impact sur le raisin.
La bioprotection consiste à utiliser des microorganismes sélectionnés pour leur aptitude à entrer en compétition avec la flore naturelle parmi laquelle des microorganismes d’altérations. Au chai, le projet a pour but d’étudier l’efficacité et les conditions d’utilisation des levures non Saccharomyces comme outil de bioprotection afin de réduire l’utilisation d’intrants mais aussi comprendre comment fonctionne la bioprotection. Pour être une alternative aux sulfites, la bioprotection doit pouvoir remplacer tout ou une partie des propriétés des intrants, à savoir l’activité antioxydante, antioxydasique et antimicrobienne. L’activité antioxydante est particulièrement cruciale et l’expertise de l’équipe sera mise au service de l’identification, notamment par métabolomique, de marqueurs moléculaires impliqués dans l’activité antioxydante.
L’originalité de l’étude tient au fait qu’elle vise à éprouver une stratégie de réduction d’intrants du vignoble au chai. Cette étude permettra également de comprendre les mécanismes de bioprotection des microorganismes, d’étudier l’impact de cette stratégie sur la qualité du produit, et en particulier sur son aptitude à résister à l’oxydation au cours du vieillissement.
Le projet BIOVI s’inscrit sur la période 2019 – 2023 et regroupe 3 équipes possédant des expertises reconnues en microbiologie (VALMIS, UMR PAM), physiologie végétale (UMR Agroécologie) et physico-chimie (PCAV-UMR PAM). Ce projet intégrera notamment un post-doctorat*.
*Intitulé du post-doctorat : Intégration multiparamétrique d’une nouvelle stratégie de traitement