AdaptiVin

L’adaptation des acteurs de la filière vigne et vin

Porteur(s) : AgroSup Dijon

Responsable(s) scientifique(s) : Paul Muller (UMR CESAER)

Coût total 2014 : 8 300 €

Coût total 2015 : 6 400 €

Financeur(s) : Conseil Régional de Bourgogne

Période du projet : 2014-2016

Présentation

Ce projet de recherche contribue à mieux comprendre comment les acteurs du vignoble bourguignon parviennent à établir et à mobiliser individuellement et collectivement une stratégie de développement durable au sein de la filière et de quelle manière cette stratégie contribue à l’identité du territoire viti-vinicole bourguignon. Il se décline en deux volets étroitement liés. Un premier volet a trait aux stratégies d’adaptation des acteurs et la manière dont ces dernières mobilisent les ressources des territoires bourguignons. Un second volet vise à étudier le rôle que peut jouer l’organisation collective des acteurs de la filière viti-vinicole sur l’établissement d’une stratégie collective de pérennisation des vignobles.

Dans un premier volet, nous souhaitons analyser à la fois l’organisation actuelle du vignoble bourguignon mais aussi les changements en cours, pour mieux comprendre les facteurs inter-organisationnels (régulation des interactions entre acteurs locaux) permettant aux acteurs de définir une stratégie collective de mobilisation des ressources locales (naturelles : ressources pédoclimatiques ou construites : paysages, culture gastronomique) dans un contexte de concurrence mondialisée. Dans la continuité d’un premier travail mené sur les stratégies des acteurs en termes d’innovations logistiques (Tanguy et Martin 2014), nous chercherons à identifier la manière dont les acteurs mobilisent les ressources locales dans la formulation et la mise en œuvre de stratégies d’adaptation et la façon dont ces dernières (en termes d’innovations, de commercialisation, d’établissement d’une offre oenotouristiques,, etc…) s’articulent aux projets menés par des acteurs collectifs comme les coopératives, les groupements de producteurs, les ODG ou les interprofessions.

Le second volet de la recherche vise à étudier en quoi les différents types (producteurs, négociants…) et niveaux d’organisation (Interprofessions, ODG, groupements de producteurs…) des acteurs peuvent contribuer à établir une stratégie visant à la pérennisation des vignobles. Ce volet s’intéressera plus particulièrement aux stratégies de facilitation de la transmission des domaines viti-vinicoles et de gestion foncière. L’originalité de notre démarche réside dans le fait que nous étudions l’impact que peuvent avoir les réseaux existant entre acteurs sur l’établissement d’une stratégie collective de pérennisation des vignobles ainsi que les liens que ces réseaux entretiennent avec les territoires. Nous fondons notre projet sur l’hypothèse que la nature (formels ou informels) et l’organisation de ces réseaux peuvent influencer les processus de négociation et d’adoption d’une stratégie collective de pérennisation du vignoble. Nous cherchons ainsi à comprendre ce milieu, comprendre ses règles et normes de fonctionnement, qui sont pour nous des composantes importantes de la gouvernance territoriale.

Notre projet donne notamment lieu à deux études de cas, portant sur les vignobles Chablisien et le Mâconnais. Le vignoble de Chablis est parfois inclus dans l’ensemble de la Basse Bourgogne mais dispose d’une identité locale très forte. Son système d’AOC est considéré comme très performant, garantissant à la fois l’origine, la typicité et la qualité du produit. Le Mâconnais a mené pour sa part un travail de réflexion approfondie sur une montée en gamme des vins locaux en vue d’améliorer leur valorisation.

Afin de mener ce projet de recherche, nous envisageons d’appliquer deux méthodes d’enquête classiques en sciences sociales : le questionnaire et l’entretien. Le questionnaire va impliquer des réponses catégoriques permettant un traitement statistiques des variables à modalités; alors que l’entretien est fondé sur une discussion avec l’interviewé, discussion que l’enquêteur va mener à l’aide un guide des questions semi-ouvertes. Le traitement statistiques des variables (données questionnaire) sera ainsi complété par les éléments qualitatifs obtenus lors des entretiens, afin de donner une analyse plus globale des pratiques innovantes, puis des types de relations et type de réseaux via lesquels l’information et ces pratiques innovantes sont construites et font l’objet d’un échange.

La première année du projet a donné lieu à la réalisation d’enquêtes préliminaires permettant d’effectuer un état des lieux des pratiques oenotouristiques et des transmissions des exploitations Ces premières enquêtes nous ont permis d’obtenir des données de cadrage sur la situation des vignobles sur les thèmes abordés en lien avec le développement durable. La seconde année du projet sera consacrée aux travaux d’enquête proprement dits sur l’établissement et la mobilisation de stratégies de développement durable à des échelles individuelle et collective.

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