Porteur(s) : INRA
Responsable(s) scientifique(s) : Marielle Adrian ; Xavier Daire (UMR Agroécologie)
Coût total 2017 : 9 000 €
Financeur(s) : INRA ; Conseil Régional Bourgogne-Franche-Comté
Présentation :
La vigne peut être affectée par des maladies, telles que le mildiou (Plasmopara viticola) et l’oïdium (Erysiphe necator), pouvant compromettre la qualité et la quantité de la récolte, et donc la rentabilité de l’exploitation. La lutte contre ces maladies est généralement assurée par des traitements phytosanitaires, lesquels représentent un risque pour l’environnement et la santé humaine. En France, le plan Ecophyto vise à réduire de moitié l’utilisation des pesticides tout en maintenant une agriculture économiquement performante. Dans ce contexte, la stimulation des défenses immunitaires des plantes par des molécules élicitrices est une stratégie agro-écologique pertinente permettant de réduire l’utilisation des pesticides.
Les éliciteurs sont des molécules capables d’induire une résistance des plantes contre différents agents pathogènes grâce à l’activation de leurs réponses de défense.
Notre équipe étudie les mécanismes de l’induction de résistance des plantes aux pathogènes, essentiellement sur vigne. Nous avons récemment montré qu’un éliciteur (la laminarine sulfatée) induisait chez la vigne des émissions de composés organiques volatiles (COV), essentiellement des terpènes, et que ces émissions étaient corrélées à l’induction de résistance au mildiou. Les COV sont connus pour participer à la défense des plantes contre des stress abiotiques (ex. ozone) ou biotiques (contre les insectes et les maladies).
Les COV sont donc de bons candidats marqueurs de la résistance induite chez la vigne par les éliciteurs. De tels marqueurs pourraient ainsi être utilisés pour prédire l’efficacité d’un traitement SDP (stimulateurs de défenses des plantes) au vignoble, qui reste encore variable ou estimer le niveau de résistance constitutif des plants de vigne à un moment donné. Nous allons tenter de vérifier cette hypothèse dans le projet CASDAR CODEVI, partant de la serre au vignoble.
Le rôle des COV comme composés de défense de la vigne, après traitement éliciteurs ou non, contre les maladies s’affirme peu à peu mais est encore mal connu. Améliorer nos connaissances dans ce domaine compléterait notre compréhension des relations vigne-bioagresseurs et contribuerait à une meilleure maîtrise de l’utilisation des éliciteurs.
Un premier objectif consistera à caractériser et comparer les émissions de COV de vigne après traitement par des éliciteurs actifs contre le mildiou. Ceci permettra de définir des signatures COV de différents éliciteurs, d’identifier éventuellement les COV majeurs communs aux différents traitements et corrélés à l’induction de résistance contre cette maladie. Cette partie sera un complément du projet Casdar CODEVI qui sera lancé en 2017.
Les COV peuvent être eux-mêmes éliciteurs, et diffusant dans l’air, agir comme signaux de plante à plante. Ce mécanisme n’a pas encore été mis en évidence dans le cas de la vigne. En second objectif nous proposons de vérifier cette hypothèse en exposant des vignes aux COV de vignes élicitées ainsi qu’à ceux de plantes connues pour produire naturellement de grandes quantités de COV comme le tabac. Les vignes ainsi exposées seront ensuite soumises à des tests de résistance contre le mildiou. Ceci nous renseignera sur le potentiel de ces signaux aériens pour la protection de la vigne.
Enfin le 3ème objectif vise à évaluer les effets anti-microbiens des composés majeurs identifiés au premier point. Les essais seront menés avec Plasmopara viticola, agent du mildiou de la vigne et de Botrytis cinerea, agent de la pourriture grise.